Comme à la gare de chemin de fer de Kunming, ici à la gare de bus nos bagages passent au détecteur comme nous d’ailleurs. Nous saurons que ces mesures de sécurité draconiennes font suite à l’attentat perpétré par huit ouïghours à la gare de Kumming en mars 2014 qui a fait 29 morts.
Je ne vous ai pas encore parlé de la vie quotidienne. La circulation sera mon premier thème. Globalement les infrastructures sont de très bonne qualité autour des agglomérations ou pour rejoindre les principales villes entre elles. C’est moins vrai dés que l’on sort des sentiers battus. La démesure qui caractérise la Chine se retrouve sur les chantiers routiers. Pas de tergiversation : l’état construit des routes rapides avec des ponts à n’en plus finir avec piliers énormes et tunnels. Rien ne s’oppose à la volonté des chinois. Tout est fait pour favoriser le tourisme chinois. Notre guide nous indiquera que la Chine détient le record du pont le plus haut du monde avec les 500 m dépassés.
Les pylônes d’éclairage des autoroutes sont alimentés par des minis panneaux photovoltaïques et des minis éoliennes. Les radars sont légions dans les agglomérations comme Kunmig. C’est le système des tronçons comme cela peut exister chez nous, tous les véhicules sont flashés dés le départ et si la moyenne sur le parcours dépasse la limite de vitesse autorisée une amende est envoyé au conducteur.
Le guide nous indiquera que l’évolution va tellement vite dans son pays que dans sa ville, une rue peut changer de sens en peu de temps. Les voies rapides de Kunming arbore des panneaux d’interdiction assez déconcertants : tracteur, chevaux avec attelage. Sur les voies rapides, il est possible de faire demi tour pour prendre les deux vois en sens inverse afin de récupérer une entrée d’autoroute. Nous avons vu des conducteurs arrêter leurs véhicules sur ce qui s’apparente à une bande d’arrêt d’urgence pour aller pisser sur le bord de route. Parfois une voie est non praticable à cause d’un glissement de terrain. Donc le meilleur côtoie parfois le pire
Nous arrivons enfin à notre hôtel vers 19h30. Pas de chauffage, sauf couverture chauffante qui nous rend le coucher plus agréable. Les températures sont agréables dans la journée, avec 20°C mais fraîche la nuit 7°C.Fin de la journée
Ce matin, jeudi 22 novembre avant de visiter Lijiang, petit déjeuner dans un hôtel de luxe alentour. Les employés sont aux petits soins pour nous. Une chinoise parle quelques mots de français et fait tout pour bien nous accueillir. Nous testons en fait une formule de petit déjeuner pour occidentaux.
La ville antique de Lijiang est la capitale d’un district autonome des Naxi (Yunnan). Elle a été construite sous la dynastie des Nan Song, il y a maintenant 800 ans. La ville avait une position stratégique en terme de décision politique et militaire dans le nord-ouest du Yunnan. Elle représente aussi un lieu important pour le commerce et l’échange de culture entre les naxis, les tibétains et les han. Comme la vieille ville est idéalement située entre le Sichuan, le Tibet et le Yunnan, c’était aussi une étape clé sur l’ancienne route du thé et des chevaux. C’est aujourd’hui un site très prisé des chinois qui accueille jusqu’à 40 millions de visiteurs par an.
Les rues de Lijiang sont pavées de cailloux multicolores et plusieurs rivières provenant de la source Yuquan (Source de Jade) sillonnent ce district où existent aussi des étangs et des puits. Les habitants ont l’habitude de laver les rues en les inondant légèrement. D’ailleurs dans l’après-midi Gilles glissera sans trop de dommages sur ce sol et brisera le zoom de son appareil photo. Légère coupure au doigt qui nécessite l’intervention appliquée de Blandine.
Les maisons présentent un mélange de styles dits des Han, des Bai et des Tibétains. En général, une cour d’habitation se compose de trois bâtiments surmontés d’un étage, la partie orientée vers le sud est destinée aux grands-parents et les deux autres à l’est et à l’ouest, aux gens de la famille. Il y a toujours un écran devant l’entrée de la cour.Aux avant-toits des deux pignons est souvent suspendue une planche en forme de poisson, signe de bon augure. Le sol de la cour est couvert de cailloux et les toits sont en tuiles. Les pièces au sud comprennent des fenêtres en treillis de bois formant des fleurs ou des animaux. Devant les pièces il y a un large balcon recouvert d’un avant-toit.
Notre premier arrêt sera pour l’actuel ‘Palais des Mu qui est une construction récente, édifiée grâce aux subventions de la banque mondiale entre 1996 et 1999 juste après le terrible tremblement de terre de Lijiang en 1996. A la suite de cette catastrophe, pour mettre en valeur la région, quelques sites de Lijiang ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les habitations présentes sur le site ont été détruites et remplacées par le nouveau complexe et son parc. Le palais des Mu d’origine, qui comprenait plus de 100 bâtiments ne fut que partiellement reconstituée.
A noter pour l’entrée dans les musées ou lieux historiques l’existence de tarifs préférentiels pour les « seniors ». Marie et Jean-Paul bénéficient ainsi de la gratuité, et nous autres du moitié prix dans beaucoup de sites. Seul Astrid notre accompagnatrice paie le tarif normal.
Nous ressentons beaucoup de gentillesse de la part des « Naxi »
C’est après avoir photographié cette jeune mariée enceinte que les affaires se sont gâtées pour moi. J’ai en effet perdu le groupe qui devait retrouver Astrid pour une visite sur un site au Nord de la ville. Sans carte, sans smartphone, j’ai retrouvé après plusieurs erreurs et au bout d’une heure l’hôtel. Mes compagnons de route étaient déjà partis. J’ai donc entrepris une ballade dans la vieille ville en récupérant une nouvelle carte.
Fin de soirée. A demain
Ce vendredi 23 novembre, nous prenons notre petit déjeuner au même endroit que la veille, l’accueil était trop bien et nous étions bien au chaud. Question tarif , la base d’Arvel était de 8 à 15€ par repas par personne. A ce stade nous déjeunons ou dînons entre 3 et 6€ sans se restreindre. Une bouteille d’eau de 50 cl est à 0,26 €, un café expresso à 3,3 €. Jusqu’à présent pas d’alcool sauf de la bière autour de 3 à 4 €.
Nous prenons ensuite la direction de Shuhe (également appelé Longquan), situé à 5 Kms de Lijliang.
Ce village est aussi un des premiers où les ancêtres de la minorité Naxi s’installèrent. C’était un village très important sur l’ancienne route du thé et des chevaux qui conduit jusqu’au Tibet. Les produits de cuir qu’ils faisaient étaient les mieux vendus sur cette route.
Le village de Shuhe a été construit à flan de montagne et face à la rivière. Il existe 2 rivières qui l’entoure et le traverse. Les canaux passent près de chaque maison et ses rues pavées en font un réseau dense qui relie le village comme une structure alvéolée, c’est le Venise miniature chinois. Les habitants utilisent les pierres des montagnes voisines pour construire les murs de leurs maisons. En comparaison avec les habitations de Lijiang, celles de Shuhe paraissent beaucoup plus naturelles.
Le village de Baisha est l’ancienne capitale du royaume Naxi avant la conquête de cette partie du Yunnan par Kubilaï. Encore aujourd’hui, Baisha n’a pas changé. Les rues pavées et les maisons sur les bords sont toujours le reflet de la vie du peuple naxi à l’époque. Les célèbres fresques de Baisha sont incomparables. Combinant bouddhisme han, bouddhisme tibétain et lamaïsme, ces peintures murales sont uniques. Malheureusement seul des copies sont visibles
Baisha capitale du royaume Naxi
A une dizaine de kilomètres au nord de Lijiang se trouve le village de Baisha, l’ancienne capitale du royaume Naxi. L’ethnie Naxi fut forcée de traverser les montagnes vers le sud de la Chine et elle s’installa dans la région de Lijiang. Les Naxi érigèrent leur capitale à Baisha, petit village qui, depuis la chute du royaume, n’a presque pas changé. La plus grande partie du village de Baisha reste en effet à l’image de l’ancienne capitale. Seules quelques maisons ont été transformées en boutiques ou en galeries avec l’arrivée de quelques voyageurs. Tout ici est le reflet de la culture Naxi. On y trouve les toutes premières formes d’architecture de l’ethnie Naxi, datant du XIVème siècle.
Les fresques de Baisha
La renommée du village de Baisha ne tient pas seulement de son ancienne importance dans le royaume Naxi. Ce sont les impressionnantes fresques murales qui attirent l’œil des visiteurs. Le palais Dabaoji et le temple Liuli expose des fresques d’une toute beauté. Ces fresques réalisées par des peintres naxi mais aussi tibétains et han mettent en valeur l’unité des religions bouddhiste han, bouddhiste tibétain et lamaïste. Cette combinaison entre les différentes religions de Chine rend les fresques de Baisha tout à fait uniques.
En plus de combiner les trois religions avec des inscriptions chinoises et tibétaines, certaines fresques représentent les modes de vie de l’ethnie Naxi. La vie sociale de ce peuple y est donc illustrée ainsi que leur culture.
Il fallut 300 ans pour réaliser ce travail d’artiste exceptionnel. Les premières fresques furent réalisées sous la direction du chef de tribu Mu Wang, au début de la dynastie des Ming et valent vraiment le voyage jusqu’aux confins du Yunnan.
Dans notre balade, non loin des temples, nous passons chez le médecin du coin, dont la renommée a largement dépassé les frontières du Yunnan. Le Docteur Ho, ou He Shixiu, qui à 90 ans, se faisait un plaisir de trouver un remède miracle à base des herbes du Yunnan. Depuis le décès de son père c’est son fils lui aussi « médecin » qui a repris le flambeau. C’est un personnage haut en couleur et très volubile.
Certains le pensaient mi-sorcier, mi-charlatan et pourtant il a bien vaincu son cancer grâce aux herbes trouvées dans les forêts du Yunnan. Le fils nous montre sur la façade de sa maison les copies de mots de patients du monde entier incrustées dans le bois. Cette région est réputée pour les vertus incroyables de ses plantes. En les utilisant, Docteur Ho était capable de vaincre de simples maux ou même des maladies incurables.
Après ces belles balades, direction l’aéroport de Baischa pour un vol vers Kunming où nous logerons dans le même hôtel que précédemment. A demain